Panorama des principales éditions des œuvres de Rutebeuf. |
Manuscrits ; A, fol. 314 v° ; B, fol. 67 r° ; C, fol. 2 r°. |
Texte et graphie de A. |
Refrain : A partir du second couplet A ne donne plus que le premier vers du refrain (encore complet cependant aux strophes X et XIII), suivi de l’abréviation etc. — B, complet seulement aux strophes I et XIII, ne donne ailleurs que papelart etc. — C, complet seulement à la strophe XIII, donne papelart et beguin (str. II), puis p., ou bien p. et, ou bien p. et b. |
Titre : B Les autres diz des ordres, C La chansons des ordres — 4 BC n’i. pas a. — 7 B drodre — 9 B Aint d. tel gent non ia. — 10 B Ne ne s. — 16 A Mainte bon p., B De maint bon p. — 20 BC ront — 25 C obeit — 26 B geist, C gehit — 27 BC Canques (C Quanques) il onques fist — 28 B naquit — 40 AB roncin, C roncins — 44 B gros et — 46 BC mescredi — str. IX mq. B — 50 C lumeignon — str. X-XI interverties dans C — 58 BC engenui (C engenuy) — 61 A ml’t ; CB a on m. — 63 B Desor lor r. ont — 67 B nonveans— 68 B neans — 73 C guillermin — 75 A m’a. les a. — 78 B O. cest s. — B Explicit l’autre dit des ordres, C Explicit. |
[1] Soit que le siècle en périsse, soit, plutôt, que les Ordres soient balayés.
[2] papelart, « bigot ». Le mot était pris en dérision pour railler une dévotion outrée : cf. Robert de Sorbon (Hauréau, N. E., t. I, p. 197 ; t. III, p. 237) ; Eudes de Châteauroux (ibid., t. VI, p. 214) ; Gautier de Coinci, Théophile (éd. Koenig), v. 511-513 ; Thomas de Cantimpré, Bonum de apibus, II, 57, 63 ; Auberée, v. 509 ; Chevalier au barisel, v. 127 ; Le roi d’Angleterre et le Jongleur, M. R., t. II, p. 203, v. 344-351 ; etc. — Certains dévots redoutaient l’appellation, d’autres la bravaient : cf. Hauréau, N. E., t. I, p. 197 ; t. III, p. 237 (« multi simplices, qui papelardi et beguini vocantur a sapientibus mundi... sapientiores sunt, quia frequentius et diligentius confitentur : unde propter hoc vocantur papelardi et beguini ; sed, sicut dicebat magister Robertus de Sorbonio si tales vocarentur « chavace » [chouettes] et alio vile nomine, non curarent... »). — L’idée d’hypocrisie s’est ensuite ajoutée à celle de dévotion excessive : cf. Gautier de Coinci, Léocade (éd. Vilamo Pentti), v. 1147-1698 ; Guillaume de Saint-Amour, Responsiones, § 21 ; Eudes de Châteauroux (Hauréau, N. E., t. VI, p. 238) ; Collectiones, p. 228, in fine ; Roman de la Rose, v. 11938-11943 ; etc. — Chez Rutebeuf, le sens d’ « hypocrite » n’est net ni dans K 51, ni dans X 35, ni dans AV 281-286 ; mais il l’est aux vers 403-414 de ce dernier poème. — Les étymologistes devront noter que Robert de Douai fit, en 1258, un legs aux nonnes « beatae Mariae de Papelart », qui devaient être du Boulonnais (Chart. Univ. Par., n° 235, p. 373).
Les béguins, souvent nommés en même temps que les papelards, se distinguaient de ceux-ci comme formant, ainsi que les béguines, une sorte d’ordre, dont les défenseurs de l’Église traditionnelle ne reconnaissaient pas la légitimité. Ils se distinguaient par le costume.
Comparer avec le refrain de la chanson le vers de Gautier de Coinci, Léocade, 1551 : « Li papelart le mont honnissent ».
[3] onja, ind. parf. 3 de ongier, « avoir contact, avoir des relations avec ». Sur ce verbe, voir Ernest Langlois (Romania, t. XLVIII, 1922, pp. 585-592), auquel notre passage a échappé.
[4] 13-36. Cf. L, str. V et VI.
[5] La leçon de A est inacceptable. Nous avons adopté celle de C, cependant plus éloignée de A que celle de B.
[6] La leçon ront, de B C, plus précise (« ont de leur côté »), est peut-être la bonne.
[7] 25-34. Cf. D 15-24.
[8] 26-27. C’est-à-dire « qui ne les prendrait pour confesseurs ».
[9] 37-40. Cf. L, str. XI.
[10] ronci. Pour l’explication de ce vers, voir la notice des Ordres de Paris. — Dans les manuscrits, roncin (A B) et roncins (C). Parce que le pluriel asnes semble appeler un pluriel comme attribut, les auteurs précités ont corrigé en roncis, qui fausse la rime. En fait, en l’absence de l’article, le singulier ronci est acceptable : cf. F 91, comme on dirait encore « faire arme de ses poings ».
[11] 43-44. Rose, v. 12136, au sujet des Cordeliers et des Barrés : « Tout soient gros et carré ».
[12] 43-46. Cf. L, str. VIII.
[13] mercredi (B C : mescredi). Peut-être amené par jeu avec gras, à cause de l’élément maigre ; comme peut-être aussi au v. 76, mardi implique l’idée de détestation à l’égard des Guillemins, à cause de l’élément mar-.
[14] 49-50. A expliquer sans doute en s’aidant de ce passage d’Étienne Boileau (Livre des métiers, éd. De Lespinasse et Bonnardot, titre XXIX, art. X, p. 54) : « Quiconque ira contre ces establissemens [concernant les tréfileurs d’archal] ou fera, il iert a. XII. s. d’amende au prevost de Paris et a .IIII. deniers a l’uille a lempes des Sachois (var. Sachés), lesquels .IIII. d. il ont usé et acoustumé dés dont que [depuis que] li Sachois vindrent avant. » Il devait donc exister des redevances spéciales pour le luminaire des Sachets : d’où la plaisanterie de Rutebeuf, jugeant que leurs lumignons revenaient cher à qui en payait l’huile.
[15] 49-52. Cf. L, str. IX.
[16] 55-58. Cf. L, str. X.
[17] congenuï (ms. A), leçon suspecte.
[18] 61-64. Cf. L, str. IV.
[19] 67-70. Cf. ibid., str. VIII.
[20] 73-76. Cf. ibid., str. XIV.
[21] Cf. v. 46 et note.