Panorama des principales éditions des œuvres de Rutebeuf. |
Manuscrits : A, fol. 181 r° ; B, fol. 66 v° ; C, fol. 1 r°. |
Texte et graphie de A. |
Titre omis dans C — 2 B Qui est tribles ; C troibles — 3 B c. et d. — 4 BC mes cuers ; B m’ mq. — 5 BC je di — 15 BC P. qu’il p.— 22 B meeschance — 23 B Qui le g. — 25 B barrez — 26 B .LXX., C .IX.XX. — 28 B Qui par auctorité — 36 BC n’a ; B jete sans sines, C gite sans s. ; AC signes — 37 B au b. — 42 C b. pour li — 48 B S. Loranz, C Sains Lorans — 49 B si mq. — 52 B De l’a. ront il si g. — 53 BC se il nes n. — 54 B executors, C executeurs ; C s’a. est fole — 56 BC Buer ; C tes g. — 58 B Lor ; ame — 63 BC Buer — 71 AB par .II. d’aus ; B et recordé — 74 A Ensi par — 75 B Que enviz, C Qu’a envis — 77 B porte — 80 B Par. .II. home ; AB soustenu — 82 BC mors ; A mu — 84 Dans B, ce vers est remplacé par le vers 81, répété ainsi une seconde fois. — 86 B sai pas mq. ; C M. ne sai pas bien p. — 87 B tout a rote — 90 B A t. — 91 B autre — 92 BC sacoute — 94 B feu — 97 A des f. — 98 C ne puis ; B ne soi o. de voir — 102 B vous qui je ; C quit — 103 BC ordre — 106 A H. vienent — 107 C mq. ; B Li lignages — 108 B Est p. g. que ne fu e. — 110 BC s’en a — 111 C Qu’il n’est nuns qui l’osast — 113 B done — 114 B nel covenist ; BC rendre —118 BC Ordres le truevent (B les) — 119 B ce que s. — 120 C S. de lui .C. ans chantei — 121-132 B mq. — 122 C De quanqu’il ont l’annee p. — 134 B Il q. — 137 B et se germante — 138 B aus po d’a. — 139 C Ce ele d’ex eüst p. ; B eü d’aus —143 B Puis i truev’on— 144 B vient — 145 BC s. bien s. — 146 B ont mq. — 154 C Preudons — 164 B reclus — 168 C raisons ; BC por qu’il — B Explicit des ordres de Paris ; C l’explicit mq. |
[1] Allusion au « refrigescet charitas » de Matthieu, XXIV, 12, concernant l’approche des temps derniers et souvent rappelé par les adversaires des Frères (cf. De Periculis, p. 40, etc.).
[2] 10-12. A cause de l’altération de la foi par les faux prédicateurs des temps derniers.
[3] 13-15. Cette intention de trouver subsistance sans travailler explique, selon l’auteur, la prétendue vocation de ceux qu’il va dénombrer et qui vivaient de la mendicité. — Par coi dépent de Font (« s’arrangent pour pouvoir... »).
[4] Les Cordeliers. Cf. B 53-54.
[5] Les Jacobins. Cf. D 89-90 ; K 37.
[6] font savoir par la manière de se vêtir qui vient d’être indiquée.
[7] porprise, « conquise » ou plus précisément « encerclée » (voir Notice).
[8] de fausse creance, c’est-à-dire de l’hérésie impliquée par l’institution des Mendiants.
[9] 25-36. Cf., au sujet des béguines, outre la Notice, F 154-174 et notes, et S 166-169.
[10] Sept vint. Geoffroi de Beaulieu dit quatre cents.
[11] Que, « en sorte que » (grâce à des visites faciles).
[12] 28-34. Ironique. Cf. Collectiones (p. 274), au sujet de ceux qui fréquentaient les Béguines : « sub praetextu audiendae confessionis, vel impendendae doctrinae salutaris, quotidianis colloquiis ac immoderata familiaritate conjunguntur eisdem ». Ceux que Rutebeuf mettait en cause à ce propos dans les Règles étaient les Jacobins : ce sont ici les Barrés. En 1259, date probable du dit des Règles, il n’y avait pas encore de voisinage entre les Barrés et les Béguines.
[13] aller voie torte, « s’égarer », au propre et au figuré.
[14] signes (A C) ne peut pas être le moderne signes (< signa), qui ne donnerait pas de sens. C’est sines (B), « le nombre six », amené en « jetant » les dés et qui était un coup heureux, au contraire de l’ambesas. Entendre : « ils n’ont pas jeté leurs dés sans amener de six » et, par métaphore ordinaire, « ils ont eu de la chance ».
[15] 37-48. Voir la Notice.
[16] En signe d’humilité.
[17] « sans cependant entrer en religion ».
[18] 43-44. Pour ce genre d’expression, cf. M 61-64. — fumiere, « fumée pour fumer les viandes », proposé dubitativement dans le T.-L. n’est guère probable. La mention, au vers 48, de saint Laurent (« qui pour Dieu fu rosti », De triacle et de venin, dans Jubinal, Nouv. rec., t. I, p. 368) fait plutôt penser au sens « si, brûlant (de besoin amoureux), elles dégagent un peu de fumée... » : cf. Dit des mais (Jubinal, ouvr. cité, t. I, pp. 185-186).
[19] 46-48. Pour ce thème du salut éternel qu’on voudrait acheter à bon compte, cf. F 53-60 et note.
[20] 49-60. Reprise peu cohérente d’une série de griefs plusieurs fois énoncés dans des poèmes antérieurs.
[21] 50-51. Il est douteux que soit ici visé tel ou tel pape en particulier.
[22] 55-56. « Et ils sont apôtres, à leur dire : c’est un bonheur (toujours à leur dire) que des gens comme eux (les Jacobins) aient été mis à l’école (en deux sens : qu’ils aient été dans les écoles et, selon l’expression toute faite, qu’ils aient été instruits) ». bon = buer ; cf. Tobler, Verm. Beitr., I, n° 12, et T.-L., I, 1049.
[23] ma teste fole, « les dangers auxquels m’exposent mes imprudences ».
[24] 61-72. Pour ces jeux de mots, cf. A 16 ss.
[25] Bon. Cf. v. 56 et note.
[26] 70-72. Il s’agit de l’Introductorius mis par Gérard de Borgo San Donino en tête de la Concordia veteris et novi testamenti de Joachim de Flore. Il est peu probable que Rutebeuf ait voulu parler de deux auteurs, surtout que Gérard seul était franciscain, Joachim étant cistercien ; et d’autre part, au point de vue de l’expression, deus d’aus est choquant. La leçon deus est donc suspecte. Le ms. C donne un ; les mss. A et B donnent II, qui doit être une mauvaise lecture de ù (la même erreur est certaine dans B au vers 80).
[27] 73-84. Voir Notice. Cf. M 49-52 ; O 795-810 ; S 166-169.
[28] La leçon Ensi de A redoublerait le si suivant. — tart venue. C’est des Sachets que Guillaume de Saint-Amour, dans ses Responsiones, art. 8, semble avoir voulu parler lui aussi en 1256, comme d’une « secte » nouvellement venue à Paris.
[29] 76-77. Comme ils le prétendaient, ainsi que les Jacobins. Voir dans les Responsiones de Guillaume de Saint-Amour, art. 21, un écho des polémiques relatives aux vêtements portés par le Christ.
[30] Bien ont..., « ils ont bien fait de... »
[31] Par un homme, par le roi Louis IX. — soustenu (A B) a été rejeté pour éviter la rime du même au même (v. 75).
[32] Allusion au proverbe : « Tant com dure, tant aïue ! » (Morawski, n° 2284).
[33] 85-96. Voir Notice.
[34] trois pere, « des groupes de trois par trois ». Paire, anciennement invariable, exprime le plus souvent l’idée de personnes ou de choses formant un ensemble. — Cf. Q 72 ; R 123 (où peres, au pluriel, rime avec necesseres) ; AE 243.
[35] 94-96. Plaisanterie amenée sans doute par le mot esclaire, pris d’abord comme « rendre la vue », puis comme « faire des éclairs ».
[36] 97-108. Voir Notice.
[37] cuit, ind. pr. 1 de quitter.
[38] 109-120. L’auteur, mentionnant les « Ordres » à raison d’un par strophe, il devrait s’agir d’autres filles que les Filles-Dieu, auxquelles est consacrée la strophe précédente. Mais l’on ne connaît pas d’institution de Filles-le-Roi, sinon par ce qu’en feraient supposer les vers 55-58 de la Chanson des Ordres. Comme, dans ce dernier poème, les Filles-Dieu ne sont pas mentionnées, on est amené à penser finalement que Filles-Dieu et Filles du Roi doivent être à peu près la même chose, avec cette différence que saint Louis, comme il est dit à propos de sa fondation d’une rente de 400 livres pour les Filles-Dieu, aurait ainsi permis à l’institution déjà existante des Filles-Dieu de recevoir un lot de pensionnaires nouvelles, au nombre de 200 (comme il résulte d’un acte mentionné par Du Breuil, p. 566).
[39] 114-115. Comme les croisés vendant leurs terres pour financer leur expédition. — l’autre (terre), « la Terre Sainte ».
[40] Alixandre, à cause de sa générosité ; cf. De la dent (M. R., t. I, p. 148), v. 32 : « li aver sunt Alixandre », c’est-à-dire : « les avares passent, contre la vérité, pour des Alexandre ». Mais aux vers suivants (119-120) Rutebeuf interprète malignement le motif en laissant entendre, comme ailleurs (ci-dessus, v. 81 ; J 107-116, 136-140), que le roi n’est pas éternel.
[41] 121-132. Voir Notice.
[42] 122-124. Conformément à l’article 2 de leur règle.
[43] « Je ne sais s’ils font ce partage comme ils le doivent. » Doute expliqué par les deux vers suivants, où il s’agit de leurs dépenses pour construire à Paris (deça).
[44] dela, « outre mer », « S’ils dépensent de même en Terre Sainte... »
[45] l’escripture, « le texte de leur règle ».
[46] m’enchante, « trouble ma raison ». Expliqué par la suite : « ils possèdent et pourtant ils mendient ». Ils mendiaient en effet : cf. Crieries de Paris, v. 83.
[47] 133-144. Voir Notice.
[48] 141-144. De l’Écriture (Matthieu VII, 17-18) ne vient que la formule du v. 144, souvent répétée sous forme de proverbe (Morawski, nos 520, 1201 ; etc.). L’idée des v. 142-143 vient d’ailleurs et s’apparente à une autre, répandue sous des formes diverses (Morawski, n° 1088 : « Lerres n’amera ja celui qui le respite de fourches » ; cf. n° 1088 et Werner, p. 38, nos 45, 46, 47).
[49] 145-146. Voir Notice.
[50] 149-150. Ironique.
[51] 157-168. Voir Notice.
[52] 158-159. Dans les lieux déserts où vivaient les ermites.
[53] Ils ont quitté leurs ermitages, en gens convaincus d’erreur ou de mensonge (expliqué par les deux vers qui précèdent : ayant changé de vie, ils ne méritent plus d’être crus).
[54] 164-165. Ils en ont fait assez : au tour d’un autre de vivre en ermitage !
[55] A Montrouge.
[56] s’esmurent, « se sont déplacés ».