Panorama des principales éditions des œuvres de Rutebeuf. |
Manuscrits : A, fol. 314 r° ; B, fol. 70 v° ; C, fol. 49 r°. |
Texte et graphie de A. |
Titre : B L’autre dist d’ypocrisie, C C’est d’ypocrisie — 2 AB En qui ; C amors — 3 B gardas — 10 C grans — 11 B mena — 12 BC h. a pris — 16 B Si ne — 19 C est mq. — 20 B A b. — 23 B Ne vien c. — 25 B ja toz feis ; C Ele est jai f. — 28 B. b et prooz et — 29 B Et a si a j. — 30 B de mq. ; huches — 31 B citez — 34 B Se la ; B non ostente, C non ostentei — 35 B joustice — 36 B mq. ; C g. et justisse — 38 C Soit biens soit maus — 39 C Ses serges — 44 BC N’en p. — 46 B sont signeur ; C s. sui s. et sui m. — 48 C le d. — 49 C de truffe ne — 54 B simple pale — 57 B qui ; A ils — 59 B ne scorpion — 61 B S’est — 62 C Iteiz genz — 63 C merront — 64 B Par v. — 69 C quasse et l’autre ; B p. li autre — 75 B fut —76 B il l’o. — 77 BC g. qu’envers (C enver) — 78 B A. font il el qu’il n’en d. — 83 C ont — 84 B Aleaume — 85 B Jeufroi, C Joffroi — 92 C ors ; BC quanque — 97 B p. dou m. — 103 B entrecrist — 104 B le vrai, C le drois -107 B En lor de — 108 B v. et foles. — 114 C mq. — B Explicit l’autre dist d’ypocrisie, C Explicit. |
[1] En s’arrogeant fallacieusement un pouvoir de gouverner les âmes qui n’appartient qu’aux évêques et aux prêtres des paroisses.
[2] 15-20. De Periculis, p. 36 : « illos omnes qui... eis non applaudunt infamare conantur » ; — Guillaume de Saint-Amour, De Pharisaeo, p. 14 : « omnes illos qui non sunt hypocritae reputant peccatores ».
[3] 17-20. « Qui se range à son parti est honoré, il obtient grand honneur sans tarder ; mais qui l’attaque est perdu d’honneur en un rien de temps. » — Sur l’expression ne garde l’eure, voir AU 547, et note.
[4] Cf. B 17 ss. ; G 116 ; K 17 ss.
[5] 22-23. « Maintenant, qui ne s’incline devant elle n’est pas homme ni bon chrétien. » Cf. M 25-28.
[6] Ele a (à sa dévotion).
[7] 33-40. Violant tout droit, elle fait son propre droit. — La formule non obstante introduit dans les actes pontificaux l’énumération des textes qui ne peuvent leur être opposés. Ici l’auteur a sans doute voulu désigner l’autorité ecclésiastique comme, au vers suivant, l’autorité civile. C’est à la fois le droit canon et le droit civil que Guillaume de Saint-Amour opposait aux Frères (voir ses Responsiones).
[8] justice, 3e personne du singulier de justicier.
[9] resons, attribut.
[10] 39-40. serjanz, attribut. — Justinien, autorité pour le droit romain ; Gratien, pour le droit canon.
[11] Pouvoir usurpé, selon leurs adversaires, puisque, n’étant pas des missi, ils ne pouvaient prétendre au gouvernement des âmes ni par conséquent à donner ou refuser l’absolution.
[12] 43-44. Cf. AG 73, et AU 221 et note. « si je me mettais en mauvaise situation (= s’il m’arrivait malheur), il n’en saurait être autrement », peut-être à cause de sa liberté de langage à l’égard des Frères (cf. L 57-60), et parce que ceux-ci l’excommunieraient (cf. v. 42). Pour l’expression, cf. le Vilain qui donna son âme au diable (M. R., t. VI, p. 36, v. 54 ss.) : « cil fol a son cuer mis Por covoitise en mavés leu Qui por argent renoia Deu » ; et inversement, dans AT 2062, en bon leu.
[13] 48-61. En réalité, ne viennent ici de l’Évangile que quelques éléments, très arrangés, et que Guillaume de Saint-Amour utilisait contre les Frères : pour l’ensemble (idée d’hypocrisie), Matthieu, XXIII, 28 : « a foris quidem paretis hominibus, intus autem pleni estis hypocrisi et iniquitate » ; au vers 51, Matthieu, VII, 15 : « … qui veniunt ad vos in vestimentis ovium » ; aux vers 54-55, Matthieu, VI, 16 : « ... exterminant enim facies suas... » Mais il s’y mêle aussi le ressouvenir de ce que Guillaume tirait de la glose au chapitre VI, 8 et IX, 10 de l’Apocalypse quant au symbole du cheval pâle (cf. De Periculis, p. 29 ; Sermon sur Jacques et Philippe, p. 496 ; Complainte de Guillaume, note au vers 86) et au chapitre IX, 3 et 10, quant à la nature du scorpion (cf. De Periculis, p. 31 ; sermon sur Jacques et Philippe, p. 502). D’autre part, quelques traits de la description visent directement les Frères, tels que Rutebeuf les voyait, sans recours au biais des textes sacrés.
[14] Cf. E 86 et note.
[15] Par référence à l’ensemble de textes sur lequel se fondait la doctrine du De Periculis.
[16] 68-69. Allusion probable aux rétractations d’Odon de Douai et de Chrétien de Beauvais, suivies sans doute d’autres capitulations. Voir Introduction, p. 79, et Notice de la Bataille des Vices contre les Vertus (J).
[17] « Si Dieu était encore sur la terre, ils le tueraient » (comme les Pharisiens, dit Guillaume de Saint-Amour dans son De Pharisaeo, p. 9, en se fondant sur Jean, XVIII, 3, avaient causé la mort du Christ). Le sujet du vers 75 semblerait, grammaticalement, le même que pour les verbes des vers 73-74, c’est-à-dire les gens que les Frères ont soumis. Mais (le vers 77 en est une confirmation) l’auteur vise par son dur reproche les Frères eux-mêmes, et non pas ces défaillants.
[18] Matthieu, XXIII, 3 : « dicunt enim et non faciunt »
[19] 83-86. Énumération plaisante pour marquer le pullulement des Frères. Même intention dans la Vessie au prêtre, v. 166-167.
[20] au lange se froie, « porte la laine à même la peau ». Les Frères Prêcheurs ne portaient pas de chemise (cf. K 37 ; Vessie au prêtre, v. 128, etc.). Le verbe ordinairement employé dans cette expression n’est pas froier, mais froter : Cf. AL 65 ; AT 151 ; Droiz au clerc de Vaudoi, p. 137 ; etc.
[21] corroie, la ceinture de cuir portée par les Jacobins.
[22] Proverbe très répandu (Morawski, n° 1371). Cf., chez Rutebeuf lui-même, avec des variantes : X 38 ; AT 732 ; AV 424 (autre tour dans E 31 et BD 15). Le ms. A porte partout quanqu’il (ms. C : quanque).
[23] la responde. Terme de pratique. Se dit, en un sens voisin d’opposer, de l’avocat contestant en justice : cf. Gautier de Coincy, Miracles, éd. Långfors, p. 278, v. 2193-2195. — Ici, à la différence de E 15 (« a els respondre ») et de H 274 (« li responde »), construction directe du complément de personne : cf. Roman de Troie, v. 15328 (« iriement l’a respondue »), Gautier le Leu, La Veuve, v. 575 (et note de Charles H. Livingston), etc. C’est cette possibilité qu’implique le tour passif, par exemple aux v. 687-688 de Berte au grant pié (« Ainsi fu de la vielle liement respondu Tybers »).
[24] 99-100. Allusion probable à la condamnation de Guillaume de Saint-Amour. Cf. C 43 ; E 25.
[25] 101-117. Thèse du De Periculis, pp. 38-42 (cf. Collectiones, pp. 131-134), selon laquelle la venue de faux prédicateurs annoncerait celle de l’Antéchrist. Cf. le Liber de Antechristo, chapitre De praecursoribus Antechristi missis ad explorandum statum Ecclesiae (Martene, t. IX, col. 1336), où elle est formulée en termes voisins de ceux des vers 109-113 : « diabolus pseudo-prophetas praemittet in apparentia magnae sanctitatis, ut seducant populum et seductum praeparent ad recipiendum ilium damnatum hominem Antechristum ».
[26] contre « à l’approche de ».
[27] 104-105. Cf. G 40 et note.
[28] Celui, l’Antéchrist.
[29] Le vers est faux dans tous les manuscrits.