Panorama des principales éditions des œuvres de Rutebeuf. |
Manuscrits : A, fol. 332 r° ; C, fol. 2 v° ; D, fol. 25 r° ; R, fol. 37 r°. |
Texte et graphie de A. |
Titre : C Ci coumence la repentance Rutebuef, D Ci commance la repentance de Rustebuef, R mq. Une miniature représente Rutebeuf agenouillé devant la Vierge et l’Enfant. — 2 R d. bien e. — 4 CR li cuers — 5 CD me soi, R me seuc — 9 C C’onques n’i dignai s. ; D d. si (exponctué) nos s. — 10 D n’est a j. — 12 C Mon m. p. a p. ; D a paiement — 14 R ne poc s. — 15 C M. soz c. que c’est r. ; D M. ses c. ; R De mon las cuer k’est repentance — 16 R f. moi a. — 17 CDR oserai je — 19 C engrassié, R encrassié me p. — 21 C c. a m. ; D au miens m. — 22 R di che c’est i. — 23 R Que ne sace k’est repentanche — 24 D me mq. — 25 C G. diex en — 27 D Que ; C sen — 28 CDR en sa f. chiere, A forme fiere — 29 R plus fiere — 30 CR Qui (R Ki) — 32 C vuet, D velt, R volt — 33 DR en la c. — 36 D Ne v. ; A nus — 37 R f. mon c.— 39 CD Sus ; D autre — 40 D D. aucuns m’a — 41 R mis — 42 CDR m. au f. — 43 C cui ; R esclaire — 44 C m’enfertei — 45 D tente m’a tenté — 48 CDR m’en — 50 C a licar ne a vienne, D a lion ni a vianne, R Que jusc’a lyons n’a vienne — 51 C Non t. com touz li, D N’en tant com tout li, R N’en tant que tous li — 52 D N’a tant b., R N’a si tres boinne ; A fusiciene, C serurgienne, D cerurgienne, R surgiienne — 53 D N’a p. — 54 C nestoie, D nestoit — 55 CDR i vuelle metre c. — 57 D benoite — 59 C com est ; DR prenez (R prendés) — 64 D Ne v. — 66 C t. atandre — 68 C mors, R Li mors — 70 R ert — 71 R Se couverra ; C c. l’arme r. r. — 72 CDR quanqu’om — 73 D f. c’or ne — 74 CD c. tenir en — 75 D que ne soit trop a t. — 76 C J’ai touz jors a. — 77 CDR Et j’oi ; D d. et c. et l., R d. c. et l. — 78 D le feu — 79 R engnier — 80 D mq. ; R Mais n’i — 81 D Quar seür ; C est mq. — 83 CDR Me couvient — 84 C le las — A Après l’explicit : Expliciunt tuit li dit Rustebuef ; C Explicit, D Explicit la repantance Rustebuef, R l’explicit mq. |
[1] le cuer (mss. AB), li cuers (mss. CR) : cf. C 58 et note.
[2] paumoier, toper, pour donner son accord, dans la main de celui avec qui on conclut un marché. Cf. Sohaiz desvez (M. R., t. V, p. 190, v. 172), et le substantif paumee, désignant le même usage.
[3] Quand, au Jugement dernier, même les justes auront peur. Cf. X 144-145, et AE 75-77 et note.
[4] 19-20. Cf. Notice et F 21-22 et note.
[5] au miex mentir, « en disant tout le contraire de la vérité ».
[6] 28-29. Au v. 28, par la leçon en, les mss. C, D, R s’opposent à A, qui donne a, leçon meilleure, vu le texte de la Genèse (ad imaginem.). — Mais pour la suite, la rime fiere : chiere, dans A, fait de fiere, un qualificatif peu acceptable de forme. La leçon chiere : chiere, dans C, D, est la meilleure (« me fit visage à son image ; ... encore plus précieuse »).
[7] nus, dans A, au lieu de nul, est sans doute fautif.
[8] Que, « telle que ».
[9] li siecles dure, « le monde s’étend ». — Les exemples de comme devant initiale consonantique sont très rares chez Rutebeuf, et discutables. Au lieu de comme li, donné par A, il faut sans doute, avec C, D, R, lire com touz li.
[10] veut (A), indicatif, sens proprement temporel ; vuelle (C, D, R), subjonctif, idée conditionnelle.
[11] 57-58. Sans doute peut-on déduire de cette mention que Rutebeuf avait déjà écrit sa vie de la pécheresse.
[12] ce renvoie non pas à ce qui suit, mais à ce qui précède (l’histoire de l’Égyptienne).
[13] ma lasse d’ame. Cf. AU 108. Sur cette construction, voir Tobler, V. B., I, n° 20.
[14] « à qui elle n’ôte le soutien de ses pieds » (= qu’elle ne l’abatte).
[15] li, « à la mort ».
[16] Cf. E 54 et note. Ici, ne puis més = « je ne puis faire davantage, je ne puis continuer ».
[17] La leçon tenir, de C, D, indique, pour me covient lessier en pés, le sens « il me faut rester tranquille ».
[18] Proverbe : Morawski, n° 2083, et variantes.
[19] C, D, R donnent me covient (sans en) « il faut partir » sans dire que ce soit « partir du siècle » — Dans A, l’adverbe en pourrait renvoyer à siecle, mais pas forcément : il peut n’être que partie du verbe s’empartir, « s’en aller », décomposé en ses deux éléments, par suite de l’emploi de covient. — Par ailleurs, le complément d’autre part serait une superfluité, si m’en... partir avait le sens plein de « quitter le siècle ». Rien donc, dans le passage, d’une idée d’entrée en religion. Comparer plutôt avec les trois vers finaux de AO, où il s’agit de recourir à d’autres moyens de vivre.
[20] Traductions : « Nul n’y peut rien : je l’abandonne » (Clédat, p. 22) ; — « Le désire qui voudra, moi je l’abandonne » (Hoepffner). C’est-à-dire que le représenterait le siecle. Mais ce n’est pas certain. Dans ces deux traductions, envier est pris en des sens mal autorisés. D’autre part, l’envier (le neutre) est aussi un terme de jeu : « proposer de continuer une partie en augmentant la mise sur laquelle on avait joué » (Saint Pierre et le jongleur, dans M. R., t. V, p. 71, v. 194) ; et laier ou le laier (le neutre) est également employé dans la langue du jeu pour dire : « quitter la partie » (ibid., v. 198, où l’ait est à lire lait, et où l’un des deux mss. donne quil lait = qui le lait). Il n’est donc pas interdit de comprendre ici : « Propose qui voudra de continuer la partie ; moi je la quitte (je renonce) ».