Panorama des principales éditions des œuvres de Rutebeuf. |
Manuscrits : A, fol. 307 v° ; B, fol. 134 r° ; C, fol. 47 r° ; G, fol. 187 r°. |
Texte et graphie de A. |
Titre : B Le mariage Rutebuef, C Ci encommence li mariages Rutebuef, G mq. — 2 B j. devant la ; G Mil .CC. a m’entencion — 3 B Celi, C Celui ; G mq. — 4 B .LX., CG sexante — 5 G arbre ; C ne f. ; B n’oisiaus, G n’oisiau — 6 CG riens — 7 G du c. — 8 B musart m. me claiment — 10 G Trop ai — 11 B demalaire, G si debonnaire — 14 G Se il mon m. remire — 15 CG Qu’il — 17 B envoiez ; Egipte — 18 B La soue d. — 20 B Et je qu’en puis se ; G Trop laidement sans fame estoie — 23, 24 CG intervertis — 23 B Je sui, G Et sui — 24 B Et si ne (= n’é) b., C Que je n’ai b. — 26 CG doneir plus (G donner) — 28 G Tele ; B a — 29 B Car n. ; G nul — 30 G Si estoit — 32 G Cy a — 33 BG Or sui — 35 G n’est point ; C jone ne b. — 36 B .LX., G soixante ; C en son e.— 38 B Je ne (= n’é) pas p., C N’ai mais p. ; G mengresche — 39 G Quar puis que fu mis en ; BCG creche (G cresche) — 42 C s. droiz foux d’ancecerie, G droit folz amcesourie ; B p. de muserie — 44 C ce cueuvre — 45 B Rutebues, C Rutebuez, G Ruthebuef ; B que — 47 G Quar ; B porrre — 49 B s’an c. — 50 B s’en d. — 51 C G ces n. — 52 B gaire — 53 B d. ne prevost ne maire, G Je ne d. ne p. ne maire — 54 B debonnaire — 56 BCG l’ai veü — 57 B li maus, G li mals ; G met li c. — 62 CG S’a, B Se a ; G ire manque ; feuillet rogné — 64 BG bien — 65 G Je me puis bien f. ; B froier — 68 B Je n’ai pas b. ; G Je n’ai pas tout mon bois — 69 B Q. je i s. j’ai, G Q. sui au feu j’ai f. — 70 G Et n’est ce a. — 71, 72 B intervertis — 71 G sont — 72 G Et ay — 74 C destrucions — 75 B grans, C granz — 77, 78 G intervertis — 77 G qu’il doit — 80 B Ce n’est mervax se ; G or n’en p. — 81 B Qu’avant, G Quar ainz que ; C avriz — 83 BCG De ce vos dirai je m. — 86 CG Boen l. (G bon) — 86, 87 B intervertis — 87 G june ; B la haute d. — 88 B Qu’or a, G Tout a — 89 G v. tout a heure — 90 B Et si n’a pas ; G El n’a p. t. s. plesir — 92 G Or ait en dieu bonne esperance — 93 C granz ; B C’est la millor p., G C’est la plus bele contenance — 95 B Par le s., G Si m’ait dieus qui — 98 CG Si ne ; BCG o. de m. — 99 C s. la ou, B ja lou je — 101 C ne s. — 102 CG la m. ; BC maisons — 103 B S’est p. — 105 A se je me h. — 107 B Et si n’aurai ja b. ; G Quar ; C n’i ferai — 108 C C’om n’a — 110 G La riens qui — 111 G C’est que n’os hurter a la p. ; B n’os huchier a la p. — 112 B m’an d. — 113 B dou lendemain — 115 C Si s. — 116 C Hom cuida que je fusse ; G prestre — 117 BC Mes je (C mais) — 118 G Ce est sans g. — 123 B Qua n’i, C Qu’il n’i aura ja, G Quar ja n’i ara — 124 BG Ce est sanz d. — 125 G Ne pert il bien que n’i ; BC je ne vi — 126 G n’a pas m. — 131 BC Car lor ; G Leur vie fu tantost f. — 132 B La moie d., C Et ce duerra, G ce sera — 134 G Or prion a dieu qu’il li — 137 BCG a sainte p. — 138 G Tant que puisse avoir ; BG s’acordance — B Explicit le mariage Rutebuef, C Explicit, G explicit mq. |
[1] 1-4. Voir la notice, § relatif à la date.
[2] « N’ayant plus de fil pour tramer, il me faut filer pour en avoir », c’est-à-dire au figuré ; « ruiné, j’ai à me refaire ». Pour des images analogues, cf. Q 3-5 et note ; — Or puis, « je n’ai plus maintenant qu’à... » Le français moderne connaît cette acception du verbe pouvoir.
[3] li, « au cœur », mot à prendre ici au sens général d’ « être humain ».
[4] se mirer en, « considérer ».
[5] « je te tiens quitte, je te pardonne » (car tu as souffert plus que moi).
[6] 17-19. envoyer... en Égypte, par décision de justice. Cf. U, notice, remarque n° 3.
[7] « Je ne puis faire autrement que de ». Cf. v. 80 et E 54 et note.
[8] 21-22. Proverbe (Morawski, n° 792) : « Fous qui ne foloie si pert sa seson ».
[9] 21-24. Cette façon d’en venir au vif du sujet manque de netteté. Au reste les manuscrits ne sont pas d’accord entre eux. La leçon de A se laisse entendre, quoique assez subtile : « Un fou ne fait jamais que folie ; est-ce donc sans raison que je me suis marié » Réponse sous-entendue : « Non, il y en avait une, car je suis fou. »
[10] Ironique, avec jeu de mots sur de pris (bon et riche).
[11] C’or, « car maintenant ».
[12] Même façon d’indiquer l’âge dans Les Droiz au clerc de Vaudoi, p. 132 : « Trente sept ans en s’escuele a conversé. »
[13] envoiserie, « joyeux entrain » (ironique).
[14] La leçon se cuevre, faisant jeu de mots (« se garder » et « se vêtir ») de C est meilleure pour la rime et aussi pour le sens, puisqu’elle prépare le v. 47. Elle a contre elle les trois autres manuscrits, mais dont les scribes ont pu aller indépendamment l’un de l’autre à une lectio facilior.
[15] provos ne maires, en tant que ceux-ci pouvaient frapper d’impôts ou d’amendes. Cf. R 93 et note.
[16] C’est-à-dire « j’ai reçu un coup qui m’a fendu en deux ». Le mail, « maillet », sujet malgré la forme (cf. B, C).
[17] faz feste, « suis un sujet de joie ».
[18] se froter au lange, « porter à même la peau, sans chemise, le drap des vêtements de dessus ». Signe, parfois, de l’esprit de mortification et d’humilité (cf. D 89 et note ; AT 951 ; Modus et Ratio, t. II, p. 87 ; etc.) ; mais parfois aussi, comme ici, signe de misère : cf. Guillaume de Dole, v. 2849 ; Gautier de Coinci (Poquet, col. 553, v. 503) ; Droiz au clerc de Vaudoi (p. 137) etc.
[19] fou et tramble. Jeu de mots forcé, amené par chesne : « un fou qui tremble (de froid) » et « du hêtre et du tremble ».
[20] pos. Le pot, symbole des ressources de bouche.
[21] Déplorée en de nombreux poèmes latins du XIIe et du XIIIe siècle.
[22] 80-81. Cf. AG 58-59.
[23] Cf. E 54 et note.
[24] Cf. E 56 et note.
[25] Nourritures permises mais coûteuses du temps de carême.
[26] soufrance, « patience, résignation ».
[27] « Je n’ai pas de métier manuel. »
[28] « On oubliera le chemin de ma maison, à cause de ma pauvreté. »
[29] Ouverte par les visiteurs, et aussi par l’hôte : parodie, en ce dernier sens, de l’expression manger à porte ouverte, se disant du seigneur qui laisse profiter de sa table des gens du dehors. Cf. AK, notice.
[30] 105-112. Même thème chez Colin Muset (édit. J. Bédier), XII, 15-27.
[31] sainier (cf. v. 121) : l’on se signe de stupeur, en voyant mon étrange état, plus que par religion devant un prêtre. Au vers 117, la leçon Quar des mss. A et G explique directement le vers précédent ; mais la leçon Més de BC prépare plus opportunément la suite (« l’on me prend pour un prêtre, mais je fais encore mieux qu’un prêtre »).
[32] Cf. Joufroi, v. 3527 : « S’en est seigniez de la merveille » (en apprenant une nouvelle extraordinaire).
[33] Par référence à l’usage des contes de la veillée.