Panorama des principales éditions des œuvres de Rutebeuf. |
Manuscrits : A, fol. 306 v° ; B, fol. 66 r° ; C, fol. 15 v°. |
Texte et graphie de A. |
Titre : B De monseigneur encel de lille, C Ci encoumance de monseigneur Anceel de lisle — 6 B C. qui le siegle font r. — 7 B si gros, C si groz ; B m. amors — 8 B Vaumondoiz, C Vaumondois ; C geteir — 9 B Vaumondoiz, C Vaumondois — 10 B en mq. ; B valors, C valeurs — 11 BC mors — 12 C cui — 16 C effondee — 17 B celle, C cele — 18 B Ensiau, C Anciaul — 19 B anselle, C ancele — 20 B feau, C feaul — 22 B fleau, C fleaul — 23 B lile ; C fort ; B seele — 24 B seau, C seaul — 25 B fortume est nonveanz — 26 B fortume — 27 C en mq. ; B sen, C sanz — 28 B a. bontez (en marge, d’une autre main bote) — 29 C Hons — 31 C Li mauvais h. — 32 B Ensi, C Ainsi — 33-40 B mq. — 33 C hons ; som — 35 C aore — 37 C serviauz — 39 A N. ne tent au lever la p. — 41 C preudons — 42 BC mors ; B san, C sanz — 43 B fut m. il d. — 44 B chacun — 45 BC mors ; B huyvre, C wyvre — 48 BC au — 49 BC remembre — 50 B soliés — 51 B boichez — 52 B Sa .VI. ; C Sa .V. sa .VI. — 53 B m. ne f. — 54 A Ne — B Explicit de monseigneur Ancel de lille. |
[1] « au sujet desquels elle fait que tout le monde (la) blâme » ou bien « au sujet desquels elle fait que le monde est dans la douleur ».
[2] a mort (A), amors (B), amort (C, en un seul mot semble-t-il). Il ne peut s’agir ni de morir (même pris transitivement) ni de mordre, dont le participe passé est mors (cf. AC 33), et non pas mort, exigé par la rime : il faut donc lire sans doute amort, présent ou parfait de amordre, « attaquer de la dent (un gros morceau) ».
[3] Étymologie per syllabas de Valmondois (val[or] et mond[ois]).
[4] estondee (mss. A B), mot inconnu par ailleurs ; effondee (ms. C) l’est également ; esmondee, suggéré dans le T.-L., n’est pas mieux attesté et n’est pas bien appelé par le sens. Il doit s’agir d’un verbe dont la signification s’accorde avec les deux images des v. 15 et 16.
[5] 17 et 19. ensele, selon le T.-L., signifierait ici (exemple unique) « asseoir sur le trône » : ce qui suppose un rattachement à selle (< sella). En réalité, il s’agit de celle (< cella) : « Que l’âme d’Ansel soit logée avec les saints, car Dieu qui loge ses amis, ... » Cf. le T.-L. lui-même, pour cele, terme de la langue religieuse, II, 93-94 ; et pour enceler, « Ou moustier ou au cloistre tous les doit encieller » (Cilles li Muisis, I, 182, où il s’agit de l’obligation de l’abbé à l’égard de moines) ; cf. Annal. Bened., p. 691, col. 2 : « Recepti, ad statutum terminum venientes, si prior absens fuerit…, nihilominus a conventu induantur et incellentur. »
[6] Sans doute : « Elle scelle, à destination de l’Isle, une lettre redoutable. »
[7] en, grammaticalement, peut renvoyer soit à lettres, soit à l’Isle. Dans le premier cas, il s’agirait, par développement de l’image du vers précédent, de la mort qui, ayant expédié une lettre scellée, en fait ensuite sauter le sceau pour faire connaître son ordre (mais osté n’est guère le terme qui conviendrait). Dans le second cas, le fort seel serait Ansel (mais l’image, qui s’ajuste mal à la précédente, est en elle-même peu naturelle).
[8] sa, de la mort.
[9] La leçon ne tent au de A (B manque) donnerait à la rigueur : « Nul ne tend la patte pour relever celui qui est tombé » : sens forcé, car lever n’est pas relever, et l’on ne tend pas la « patte » pour aider quelqu’un. C’est la leçon de C (n’atant a) qui est la bonne (« aucun [des servants] n’attend pour lever la griffe contre la victime ») : le vers explique le li corent seure du vers précédent ; poe est ainsi pris en son sens vrai ; et quant à celui de atendre a = « attendre pour, tarder à », cf. Huon de Bordeaux, v. 168 : « Tant atendi el palais a entrer que... »
[10] Cf. U 178. Le sujet est li serviz.
[11] mort, « la mort », sujet.
[12] Cf. AK 42. Pour ce procédé de numération, cf. Tobler, V. B., II, 147-148, et le T.-L., II, 3.
[13] qui = cui.
[14] La leçon Ne de A ne donne pas de sens adapté au contexte. Entendre : « Si j’ai jamais parlé en faveur de quelqu’un ». Pour l’expression, cf. Baudouin de Sebours, V, 167 « Qui un bien en diroit ».